Je pense que la dérive n'a pas été claire tout de suite. Il y a eu deux ou trois plans successifs de l'agence régionale de l'hospitalisation, jamais respectés mais sans que cela ait de réelles conséquences. J'ai très peu d'éléments concernant cette période mais, à chaque fois que je « râlais », on me répondait que l'agence régionale de l'hospitalisation n'y trouvait rien à redire. Les budgets que nous votions étaient plus de l'ordre du souhaitable que du crédible, et le décalage de plus en plus grand, mais ils étaient à chaque fois approuvés par l'agence régionale de l'hospitalisation. On a continué comme cela sans véritable alerte, parce que les déficits n'apparaissaient pas formellement dans les budgets. De vive voix, M. Buisson nous disait benoîtement ce qu'il ne pouvait pas payer – il n'a pas acquitté la taxe sur les salaires pendant des années ! –, mais le représentant de l'agence régionale de l'hospitalisation ne réagissait pas. C'était assez irréaliste. C'est dans ce contexte que j'ai refusé de voter un budget. Tout le monde a fini par savoir, les administrateurs y compris, que le budget ne voulait rien dire, mais on votait, et devant l'agence régionale de l'hospitalisation !