Que le directeur de Poissy soit devenu le directeur de l'ensemble a eu pour conséquence de le laisser en place pendant dix-neuf ans. C'est beaucoup. Je suis resté huit ans au poste que j'ai occupé le plus longtemps. Le principe devrait être le même que pour les préfets. Au bout de cinq ou six ans, en effet, la routine s'installe. Je crois savoir qu'il y a eu aussi des problèmes au niveau du partage de la présidence du conseil d'administration. L'impression que Poissy l'avait emporté s'est alors transformée en certitude.
En ce qui concerne la facturation, quand je quitte Belfort-Montbéliard en 2003 pour Saint-Denis, la T2A en est à ses prémices, mais la couverture maladie universelle (CMU) de base, la CMU complémentaire (CMUC) et l'aide médicale d'État pour les étrangers en situation irrégulière ont été mises en place. J'ai alors changé le système informatique – le sujet de l'informatique hospitalière mériterait d'ailleurs que vous vous y intéressiez – et créé des caisses décentralisées afin que les secrétariats médicaux prennent l'identité des gens. Nous sommes dans un pays où la couverture est presque universelle et où les syndicats répètent qu'ils ne veulent pas embêter les gens en les faisant payer. Mais à partir du moment où on impose une convergence entre le public et le privé, il faut que tout le monde paie, quitte, en contrepartie, à ouvrir des droits sociaux.
La Poste nous retourne tous les jours des factures avec la mention « N'habite pas à l'adresse indiquée ». Il faut donc s'assurer des coordonnées des gens car une carte Vitale peut s'emprunter ou se faire voler. Une application permet, en accord avec la Sécurité sociale, de vérifier, à partir de la carte Vitale, si les droits sociaux sont ouverts, système qui n'avait pas été mis en place à Poissy-Saint-Germain. Aussi, j'essaie avec la nouvelle équipe de direction et d'un consultant de former toutes les secrétaires médicales aux nouvelles règles de facturation pour faire payer les patients à la source. Avec le ticket modérateur, ils paient trois ou quatre euros. Sinon, ils reçoivent la facture six mois après à leur domicile et dans ces conditions, soit ils n'ont pas de droits sociaux et ils ne peuvent donc pas payer, sachant que le moindre séjour hospitalier coûte 5 000 ou 6 000 euros, soit ils laissent traîner, ce qui pèse sur la trésorerie et ce qui explique que le travail qui nous incombe soit dur, faute d'avoir été fait en temps utile.