Je suis arrivé à l'ANAP le 1er avril 2009. Je dirigeais avant un groupe de cliniques privées, après avoir fait une carrière à la fois dans le secteur associatif et dans le secteur hospitalier public. J'ai toujours travaillé dans le monde de la santé.
J'ai fixé mes objectifs en fonction de la lettre de mission qui m'avait été donnée par les trois ministres. Dans ce métier complexe qui consiste à accompagner et à appuyer les agences régionales de santé et les établissements sans se substituer à eux mais en étant à leur côté, il faut des gens qui partagent des valeurs communes et qui soient organisés de façon simple, selon des critères à la fois d'évaluation et de management, et qui portent des projets.
J'applique une démarche assez pragmatique. Un projet de l'ANAP doit répondre à six critères.
Premièrement, un projet est engagé.
Deuxièmement, le projet est mené à son terme.
Troisièmement, nous essayons de l'évaluer sur le plan économique, c'est-à-dire de déterminer son prix de revient. Je demande à tous mes collaborateurs de préciser le coût des études nécessaires pour cette évaluation. L'ANAP s'est dotée d'instruments permettant de le faire. Je rappelle à tout le personnel que nous travaillons avec de l'argent public et qu'il faut, par conséquent, être en mesure de rendre compte de l'usage que nous en faisons.
Quatrièmement, nous essayons de mesurer l'impact du projet, c'est-à-dire son retour sur investissement.
Cinquièmement, nous essayons de voir si les collaborateurs qui ont travaillé à ce projet ont rehaussé leur niveau de compétence. L'agence est, selon la qualification des sociologues, une entreprise apprenante, c'est-à-dire une entreprise constituée uniquement de cadres qui s'enrichit en permanence de nouvelles compétences.
Sixièmement, nous demandons au client final, qui peut être l'hôpital public, l'établissement de santé privé, l'hôpital privé sans but lucratif participant au service public hospitalier (PSPH), l'agence régionale de l'hospitalisation et, demain, l'agence régionale de santé, s'il est satisfait du travail fourni. Ce dernier peut-il être généralisé grâce à un CD-ROM permettant d'aider utilement les décideurs publics, privés, le gestionnaire de l'établissement ou son collaborateur ?
Ces six critères d'appréciation sont, à la fois, des critères de management d'un projet et des critères d'évaluation de la performance des responsables, depuis le premier niveau jusqu'à celui du directeur général. Ces critères de performance seront connus, affichés, publics, et permettront à des personnes morales comme à des parlementaires d'avoir tous les détails sur les projets engagés.
C'est le premier travail de l'ANAP.