En raison de sa situation particulière, caractérisée par un déséquilibre persistant de sa gestion, l'établissement de Poissy-Saint-Germain-en-Laye est la principale préoccupation de l'agence régionale de l'hospitalisation depuis maintenant trois ans que je la dirige.
Sans retracer toute l'histoire des hôpitaux de Poissy et de Saint-Germain-en-Laye, je rappellerai que ces deux établissements ont décidé de fusionner en 1997 sans avoir défini au préalable un projet médical précis. Il est très vite apparu à l'agence régionale de l'hospitalisation que la seule façon de réussir la fusion était de construire un nouvel hôpital sur un autre site. L'idée était simple, mais il a fallu du temps pour qu'elle s'impose et il a fallu que l'agence défende cette solution avec beaucoup de ténacité auprès des élus locaux et du cabinet du ministre. Ce dernier ayant fini par se ranger à cette idée voilà deux ans, il a été décidé que le projet serait financé dans le cadre du plan « Hôpital 2012 » – il constituera d'ailleurs la plus importante réalisation de sa deuxième tranche.
Un deuxième sujet de préoccupation concerne l'évolution de l'hôpital avant la construction du nouveau site. En attendant le rassemblement des services et des activités, qui aura pour effet de mutualiser les moyens et de faciliter la gestion, l'établissement a signé un contrat de retour à l'équilibre financier (CREF), certes très difficile à respecter, mais nécessaire au vu des résultats effrayants de l'hôpital, dont le déficit s'élève à environ 32 millions d'euros. Le déficit, qui devait être ramené à 19 millions d'euros cette année, avoisinera en réalité 23 millions. Il devrait ensuite passer à 10 millions d'euros l'année prochaine et à 1,5 million en 2011, avant un retour à l'équilibre en 2012. Nous avons conscience que c'est un défi très difficile à relever et c'est pourquoi nous soutenons pleinement les efforts de la direction pour adopter des mesures appropriées à la situation, tout à fait exceptionnelle par l'ampleur de la dégradation des comptes.
Au plan régional, nous sommes en passe de réduire sensiblement l'ensemble des déficits des hôpitaux d'Île-de-France, qui ont déjà décru de moitié en un an. Ils ont en effet été ramenés de 130 à 65 millions, hors hôpitaux en excédent, et nous devrions quasiment arriver à l'équilibre cette année malgré les résultats de l'hôpital de Poissy-Saint-Germain-en-Laye, de loin les plus préoccupants.