Dans les années 90, c'est l'État qui a fait de l'intercommunalité ce qu'elle est aujourd'hui, avec ses réussites – qui furent grandes –, mais c'est aussi l'État qui a refusé de mettre un certain ordre, une certaine logique dans son développement. Sans doute était-ce justifié à l'époque, mais aujourd'hui cette page doit être tournée. Aux communautés de circonstance ou d'affinité doivent succéder des communautés fortes, à la dimension des vrais bassins de vie. L'État doit assumer la responsabilité qui est la sienne dans cette affaire. Bien entendu, la concertation doit être la plus nourrie possible. Mais il est certain que rien ne se fera sans que l'État fixe un calendrier et un processus de décision.
Je terminerai en abordant la question des finances locales. Elles dépassent le cadre de ce texte, mais elles font l'objet d'une certaine actualité. Je comprends l'inquiétude des élus locaux quant au devenir des finances des collectivités, mais notre démocratie mérite un peu plus de compréhension entre l'État et les territoires. Sachons, les uns et les autres, nous rappeler que nous sommes tous sur le même navire et que, dans tous les cas, il s'agit de l'argent des Français. Dédramatisons des affrontements parfois surjoués qui ne trompent pas nos compatriotes. La France ne sera pas forte sans ses territoires, et réciproquement. Nos territoires méritent une organisation renouvelée pour donner le meilleur d'eux-mêmes. C'est très largement ce à quoi aboutit cette réforme, et c'est pourquoi je souhaite qu'elle réussisse.