Il est faux de croire que l'on peut forcer les communes à y entrer.
De même, en exigeant 50 % de financement minimum par la commune, vous allez écarter les projets des communes les plus pauvres, des communes rurales, des territoires qui aujourd'hui souffrent le plus et sont délaissés.
D'une manière générale, beaucoup s'inquiètent du dépérissement de l'engagement électif et civique, mais c'est justement cette course à la taille, cette bureaucratisation générale, cette complexification, cet embrigadement politique – nous savons que de nombreux conseillers généraux non inscrits disparaîtront et que les deux principaux partis exerceront ipso facto une influence encore plus grande dans les territoires – qui décourageront les vocations et renforceront l'abstention. La liberté communale est indissociable de notre histoire ; faute de le comprendre, vous allez recevoir, comme un boomerang, l'expression du désarroi de nos campagnes, de nos concitoyens.
Je ne crois pas un instant que le nouveau conseiller territorial soit efficace, car il ne pourra pas mener de front ses deux tâches. En vérité, ce n'est qu'une étape avant que le département, mangé d'un côté par la métropole, abîmé par les règles de financement, détruit par la fin de la clause de compétence générale, disparaisse. Ce faisant, vous allez créer de véritables déserts dans des campagnes déjà en grand désarroi.