Il n'est pas facile de payer davantage, surtout quand on est seul.
La vraie question du rendez-vous de 2010 est de savoir si l'on doit allonger la durée d'activité pour tout le monde. De nombreux acteurs estiment qu'il serait plus juste d'augmenter le nombre d'annuités, car cela permettrait à ceux qui ont commencé à travailler plus tôt de partir plus tôt à la retraite. Or, cela ne me paraît pas juste. Cela nuirait en particulier aux femmes, car il arrive fréquemment qu'elles n'aient pas le nombre d'annuités requis. C'est l'âge de départ à la retraite qu'il faut augmenter, et non le nombre d'annuités. Puisque beaucoup de femmes attendent déjà d'avoir soixante-cinq ans pour prendre leur retraite, on peut plus facilement envisager d'aller jusqu'à soixante-deux ans en ce qui les concerne.
Tous sexes confondus, il manque déjà, à l'âge de trente ans, sept voire huit trimestres de cotisation aux salariés non qualifiés, car ils ne parviennent pas à s'insérer dans le marché du travail. Ils ne partiront pas à la retraite avant soixante-dix ans si on les oblige à cotiser pendant 43 annuités ! Il faut donc jouer sur l'âge, ce qui d'ailleurs est le facteur qui rapportera le plus. Les travaux du COR montrent qu'on ne finance pas mieux le système en combinant des mesures portant sur l'âge de la retraite et sur le nombre d'annuités. La situation sera peut-être différente en 2050, mais nous n'y sommes pas encore.