Nous sommes loin du million !
Or un autre levier existe pour atteindre les 500 000 actifs et nous vous l'avions déjà exposé : doubler l'immigration internationale. Je reconnais que vous ne pourriez retenir cette proposition sans engager une véritable révolution culturelle à l'UMP tant la politique menée depuis huit ans est aux antipodes de cette possibilité.
Selon d'autres études, réalisées par les experts de la RATP et de la direction régionale de l'équipement, vos estimations seraient, elles aussi, surévaluées. Vous annoncez ainsi trois millions de voyageurs par jour dans votre métro alors que moins de deux millions seraient susceptibles de l'utiliser. Et encore, les utilisateurs de la ligne 14, qui fonctionne déjà, sont-ils également pris en compte.
Depuis six mois, vous balayez toutes les critiques et les évaluations qui iraient à l'encontre des vôtres, mais sans expliquer vos prévisions. Il semblerait que vous comptiez remettre en juillet à la CNDP une analyse socio-économique de votre projet. Il aurait été intéressant pour le Parlement d'en prendre connaissance avant de voter votre projet de loi. Ce ne sont pas mes collègues qui me contrediront. Il s'agit même d'une exigence constitutionnelle puisque, suite à la réforme de la Constitution que la majorité parlementaire a votée en 2008, ces éléments auraient dû faire partie intégrante de l'étude d'impact annexée au projet de loi. Or les données précises manquaient cruellement à ce document.
Le financement est un autre problème majeur. Vous estimez en effet ce projet, monsieur le secrétaire d'État, à 21 milliards, entre 23 et 25 milliards selon le président de la RATP. Vous annoncez 4 milliards de dotation initiale de l'État puis des emprunts auprès des banques pour financer la suite des travaux mais il faudra bien les rembourser !
Une fois passées les élections régionales, vous avez profité de la discussion du texte au Sénat pour ajouter de nouvelles taxes, qui sont pourtant loin de répondre au besoin de financement. En pleine crise économique, avec les déficits publics et la dette de l'État que votre majorité n'a cessé de creuser depuis ces dernières années, je m'étonne que pas un seul parlementaire UMP ne se pose la question. Allez-vous augmenter certains impôts ? Allez-vous viser les usagers, les ménages ou les entreprises ? L'absence de réponse sur ce point, depuis le début de nos débats, fragilise la crédibilité de votre projet.
Pour mémoire, rappelons simplement que le projet Arc Express est estimé à 6 milliards d'euros, soit quatre fois moins, et que le financement est déjà trouvé.