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Intervention de Hubert du Mesnil

Réunion du 19 mai 2010 à 18h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Hubert du Mesnil, président de Réseau ferré de France :

Pas tout à fait : par exemple, l'entretien et l'exploitation des voies portuaires peuvent être assurés par des tiers ; le port de Dunkerque a ainsi confié l'exploitation de son réseau à Eurotunnel. Nous disposons donc de quelques éléments de comparaison.

C'est d'ailleurs suffisant : je n'imagine pas que le réseau puisse être découpé en plusieurs parties, avec un opérateur différent pour chacune. Il me paraît plus efficace de continuer à travailler en partenariat avec la SNCF, en soumettant ses méthodes à un examen critique et en faisant des comparaisons avec les autres pays, plutôt que de transférer le personnel d'un établissement à l'autre.

Par exemple, pour la maintenance, il vaut mieux arrêter la circulation durant trois heures, plutôt que d'arrêter le travail tous les quarts d'heure parce qu'il y a un train qui passe ! L'organisation du travail de la SNCF dépend dorénavant largement de nous ; nous devons essayer de travailler ensemble afin d'améliorer la productivité.

S'agissant de nos marges de croissance, vous posez une question cruelle, mais cruciale ! Un réseau ferroviaire est un système coûteux, qui ne peut fonctionner correctement et parvenir à l'équilibre financier que s'il est utilisé au maximum de ses capacités. Le problème du réseau français, comparativement aux réseaux allemand et anglais, c'est qu'il est sous-utilisé – mis à part l'Île-de-France, le noeud lyonnais et quelques autres zones.

La vraie question est de savoir si la France sera capable de supporter durablement la charge d'un réseau sous-utilisé. Vouloir faire une moyenne et sous-investir en Île-de-France – où certaines lignes de RER ont encore des fils usés – pour porter à bout de bras des sections du réseau peu fréquentées, cela n'est bénéfique pour personne !

Certes, il existe un potentiel de développement, dans la mesure où le transport régional français n'est pas encore arrivé à maturité. Néanmoins, l'avenir de certaines lignes reste menacé : jamais on n'aura les moyens de les maintenir en bon état, étant donné leur faible niveau d'utilisation. Il s'agit d'un vrai enjeu d'aménagement du territoire, que nous devrons examiner avec les régions, mais qui devra aussi être étudié à l'échelon national, au Parlement.

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