En ces temps d'instabilité financière chronique, il convient certainement de mesurer les expressions utilisées ici.
Sur le fond, j'ai le sentiment que la situation que nous connaissons actuellement va durer un certain temps.
J'observe par ailleurs que la démarche intergouvernementale est devenue inévitable dès lors que l'on a eu l'idée géniale de porter à vingt-sept le nombre de membres de l'Union européenne dans les conditions où on l'a fait. Peut-être aurait-il fallu faire preuve de moins d'enthousiasme à l'égard de l'élargissement. Je ne vois plus très bien comment on peut travailler aujourd'hui à vingt-sept.
Quoi qu'il en soit, il y a, à propos de la création du Fonds européen de stabilité, quelque chose que je ne comprends pas. On sait que les marchés sont particulièrement instables, et que la rationalité n'est pas leur caractéristique majeure. Dès lors, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout ? Pourquoi le FESF n'a-t-il qu'une durée de vie limitée ? Pourquoi cette règle de l'unanimité ? Certes, je peux comprendre le fait que la garantie ne soit ni conjointe ni solidaire, mais il n'en demeure pas moins qu'un tel choix affaiblit le dispositif.
On sait que la spéculation s'engouffre dans la moindre ouverture. Toute conditionnalité, toute hésitation est une porte qu'on lui ouvre. Alors, autant aller jusqu'au bout afin de tenir la spéculation à distance. Quant à la Grèce, on a parlé des missions d'inspection. Mais que se passera-t-il si on s'aperçoit que le pays ne remplit pas ses engagements ?