En ce qui concerne votre suggestion, monsieur le rapporteur général, j'y suis tout à fait favorable. Je ne suis ministre du budget que depuis deux mois, mais j'ai conscience que la logique de transparence et la sincérité du message délivré par le Gouvernement sont des facteurs profonds et durables d'efficacité dans ce contexte très instable. En effet, les interrogations sincères des acteurs économiques jouent tout autant un rôle que la spéculation dans les turbulences que connaissent les marchés financiers.
Nous avons déjà un rendez-vous, celui du débat d'orientation des finances publiques, prévu au mois de juin. Je ne peux prendre aucun engagement à ce stade, mais je crois comprendre que vous ne voulez pas d'une discussion à la sauvette, un lundi après-midi, au détour d'une loi de règlement. Compte tenu de la situation préoccupante des finances publiques, il convient en effet de donner plus d'importance à ces enjeux. On pourrait donc envisager de prendre le temps nécessaire, dès la fin du mois de juin, pour examiner les engagements que nous avons pris sur trois ans, les perspectives sur lesquelles nous travaillons, les estimations, les documents adressés à la Commission, etc. De toute façon, nous vous transmettrons ces informations : les engagements du Gouvernement sont connus de tous, il n'y a rien à cacher, tout est sur la table. Mais je ne verrais que des avantages à ce que l'hémicycle serve de caisse de résonance.
Nous n'avons pas besoin de modifier les traités, ni même la loi. Simplement, en posant en commun cet acte politique, nous créerions un précédent sur lequel il serait très difficile pour un gouvernement, quel qu'il soit, de revenir. Et nous franchirions ainsi une étape qui n'est pas négligeable.