Ces collectivités gèrent pourtant leur budget de façon responsable et rigoureuse pour une raison assez simple : elles sont légalement tenues de voter leur budget en équilibre, contrairement à l'État ou à la Sécurité sociale française.
Si l'on doit chercher des coupables au déficit de la France, la première piste à explorer n'est donc sans doute pas celle des collectivités territoriales, mais celle de vos orientations et décisions politiques.
Vous taisez l'essentiel : en un peu plus d'un quart de siècle, la productivité du travail a augmenté de 70 %, alors que sa rémunération sous formes de salaires ou de services publics a perdu 10 points quand celle du capital en a gagné autant.
Vous le savez mieux que quiconque, le FMI estime que la part des salaires dans le PIB a baissé de 5,8 % dans les pays du G7. Selon la Commission européenne, cette part a chuté de 8,6 % en Europe. En France, vous avez fait mieux puisqu'elle a baissé de 9,3 %. Dans le même temps, la part des dividendes dans la valeur ajoutée a quasiment triplé.
La vérité est dure à entendre ; elle n'en reste pas moins la vérité.
Qui a décidé pour les plus riches des allégements fiscaux invraisemblables en période de crise ? C'est vous !
Qui a décidé de rompre le lien entre l'entreprise et son territoire en attaquant de plein front la taxe professionnelle ? C'est vous !
Qui a décidé qu'il était urgent d'attendre pour réformer un impôt local qui désormais ne pèse quasiment plus que sur les ménages et qui, dans sa structure même, est profondément injuste ? C'est vous !