Que faire pour aller vers la parité enfin ? Peut-être avez-vous vu comme moi un reportage sur l'accession des femmes aux responsabilités, diffusé sur France 3 hier. Il est apparu que cela avait été un combat permanent, contre la misogynie, contre les barrières, pour essayer d'avancer et de gagner des places. À l'Assemblée nationale, il y aurait une possibilité radicale pour faire avancer la parité des candidatures. Ce serait de faire en sorte que la loi de juin 2000 s'applique, et qu'il n'y ait plus de modalités de pénalité financière, mais qu'il y ait retrait de l'aide publique aux partis qui ne respectent pas la parité des candidatures.
Parce qu'elle est radicale, cette proposition est susceptible de s'appliquer sans aucune difficulté, parce qu'aucun parti ne voudra demain prendre le risque de perdre sa dotation publique. Monsieur le secrétaire d'État, et responsable des élections au sein de l'UMP, je sais que vous l'êtes dans les faits même si vous ne l'êtes plus sur l'organigramme du site Internet, ce qui apparaît aujourd'hui comme une sanction sera vécu comme une incitation à faire la parité, et donc à prendre des mesures à l'intérieur de chaque parti pour réserver des circonscriptions, pour avoir une politique volontariste sur ces questions.
Faisant cette proposition, nous avons entendu le Premier ministre déclarer le 7 mai dernier devant l'Assemblée générale des femmes qu'il fallait des sanctions qui soient insupportables pour les partis politiques. La sanction insupportable, c'est la suppression totale de la dotation publique. C'est l'obligation pour les partis de se conformer à l'esprit de la loi. J'ai été surpris d'entendre pour une fois des arguments dans cet hémicycle visant à dire que la sanction pure et dure ne marchait pas. c'est bien la première fois que j'entends dire cela de la part d'un député de l'UMP, et que nous devrions ne pas nous l'appliquer à nous-mêmes. J'ai même été jusqu'à proposer un amendement pour transformer cette loi en faveur de la parité en loi de lutte contre la récidive, connaissant les réflexes qui sont les vôtres chaque fois que l'on parle de lutte contre la récidive. Car c'est bien de cela dont il s'agit : des partis qui décident aujourd'hui de payer des amendes plutôt que d'accorder des places de candidates aux élections législatives à des femmes.
Voilà pourquoi le groupe socialiste votera cette proposition de loi. Et je le dis à Mme Brunel, qui a reconnu que ce texte allait dans le bon sens, voilà pourquoi, même si l'UMP ne vote pas ce texte, le groupe socialiste s'associera à toutes les initiatives qui seront prises pour permettre de faire avancer la parité dans cet hémicycle. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)