Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de général Jacques Mignaux

Réunion du 18 mai 2010 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Jacques Mignaux :

Madame Lamour, je vous remercie d'avoir réaffirmé votre attachement à notre identité. Je dois avouer que les conclusions du rapport Montesquiou, même si la voix du sénateur est somme toute isolée, ont surpris et provoqué un certain malaise dans nos rangs. Les réactions des parlementaires qui, sur tous les bancs, se sont élevés contre ce qui serait une remise en cause des équilibres, nous ont touchés. J'ai rencontré le sénateur Aymeri de Montesquiou la semaine dernière : nous nous sommes employés à lever les ambiguïtés et le dialogue s'est révélé constructif.

Je puis vous assurer que le ministre de l'intérieur est très attentif au respect des équilibres entre les deux forces. Lors de l'inauguration d'une caserne de gendarmerie dans l'Oise la semaine dernière, il a rappelé que la mission de sécurité ne saurait être remplie sans s'appuyer sur « deux jambes ».

Nous entrons aujourd'hui dans le concret, avec les arbitrages sur la complémentarité opérationnelle par exemple. Ceux-ci ont donné lieu à des discussions animées, mais le bon sens et l'intérêt général ont prévalu. Les avancées auxquelles nous sommes parvenus auraient été inimaginables il y a encore un an. Ni les uns ni les autres n'ont le sentiment d'avoir perdu. En fait, ce sera du gagnant-gagnant ou du perdant-perdant.

Les responsables territoriaux que je réunissais ce matin m'ont semblé sereins, plus préoccupés par l'application et l'exécution des textes que touchés par des interrogations existentielles. Il convient aussi de rappeler que certaines de nos difficultés ne proviennent pas du rattachement, mais du contexte budgétaire général. Nous sommes contraints de faire des économies si nous voulons apporter notre contribution à l'effort collectif.

Monsieur Grall, les services de sécurité et de secours ne peuvent pas être absents de ces grands phénomènes que sont les rave parties. Notre responsabilité est d'éviter les accidents mortels dus aux conditions précaires et à la consommation de stupéfiants. Nous nous employons aussi à faire diminuer en intensité et en volume ces rassemblements –une rave party avait rassemblé 82 000 participants en 2006 près de Bourges ! Nous y parvenons depuis deux ans, l'objectif étant que ces réunions festives ne rassemblent pas plus de 10 000 personnes.

Les « apéros géants » sont un nouveau phénomène auquel nous devons faire face : un tiers se déroulant en zone gendarmerie, nos forces mobiles sont présentes pour limiter les risques.

S'agissant des renforts saisonniers, nous serons attentifs aux demandes des élus. Globalement, nous maintiendrons le même niveau d'engagement, mais avec davantage de réservistes. En effet, la situation est tendue : la révision générale des politiques publiques (RGPP) nous amène à supprimer au 1er juillet huit escadrons, tandis que la situation en Afghanistan requiert le déploiement de deux escadrons et la formation de deux autres. Grâce à une levée de la réserve de plus de 4 millions d'euros, nous aurons une plus grande marge de manoeuvre pour utiliser nos réservistes. Garantir l'ordre public dans des zones très peuplées durant l'été, notamment en début et en milieu de nuit, s'avère très délicat – pendant la période estivale, Canet-en–Roussillon passe par exemple de 10 000 à 100 000 habitants. Nous nous en chargerons encore cette année, à effectifs constants.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion