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Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 19 mai 2010 à 10h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

On a le sentiment que les 316 propositions du rapport, du moins telles qu'elles ont été mises en oeuvre, sont profondément décalées par rapport à la situation actuelle. Alors qu'on a besoin aujourd'hui de régulation, le Gouvernement n'en a retenu que ce qui allait dans le sens d'une plus grande libéralisation du marché – développement de la concurrence, autorisation du travail dominical, création d'un statut de l'auto-entrepreneur ou liberté d'installation –, en négligeant vos autres préconisations. Ainsi celles qui avaient trait à la réduction du déficit ou à la fiscalité environnementale n'ont pas eu de suites, pas plus que celles relatives à l'éducation, à la santé, voire à la révision générale des politiques publiques, qui ne doit pas se réduire, comme c'est le cas actuellement, au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Je pense également à vos propositions en matière d'emploi : d'une certaine façon, c'est la flexisécurité que vous préconisiez qui permet à l'Allemagne d'échapper, en dépit de la crise, à une augmentation de son chômage, alors qu'il explose dans notre pays.

L'ère de la dérégulation, qui a marqué près de trois décennies de mondialisation, est aujourd'hui derrière nous ; la situation actuelle de notre économie exige au contraire de réguler le système financier, comme l'Europe s'y efforce actuellement : au coeur de la tourmente, celle-ci s'est montrée capable de mettre en place les instruments d'intervention dont elle avait jusqu'ici été incapable d'assortir l'union monétaire. C'est donc peut-être un tout autre rapport qui s'imposerait aujourd'hui.

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