Je voudrais répondre au Gouvernement. Nous arrivons à la fin d'un débat croupion, et un débat croupion n'a jamais été la preuve de la force d'une démocratie.
Votre tâche n'est pas facile, monsieur le ministre, car je sais que, au fond de vous-même, vous partagez un certain nombre de nos observations. Certains, dans la majorité, nous disent que « le disque est rayé ». C'est faux. Il y a un peu plus d'un an, nous avions déjà voulu engager la discussion sur le bouclier fiscal. Déjà, vous aviez refusé le débat, comme vous le faites aujourd'hui. Monsieur le ministre, vous ne tiendrez pas longtemps comme ça. Et vous vous trompez si vous pensez nous faire renoncer en vous montrant sourd et aveugle aux mesures de justice sociale que nous proposons. J'ai d'ailleurs cru comprendre que certains membres de la majorité proposaient également d'engager un débat constructif.
Monsieur le ministre, j'ai peur que vous n'ayez à subir encore de nombreuses fois nos assauts contre ce bouclier fiscal. Vous ne pouvez pas défendre l'indéfendable. Lorsque vous êtes dans la rue, sur les marchés, à Troyes ou à La Chapelle-Saint-Luc, pour rencontrer les électeurs de votre circonscription – parce que, bien que vous soyez ministre, vous continuez à le faire –, je suis sûr qu'ils vous disent : « Alors, monsieur le ministre, allez-vous faire preuve d'un peu de courage et vous démarquer de ce gouvernement ? »
Lorsque vous êtes entré au Gouvernement, pour y exercer une responsabilité importante, on avait pu espérer, pourtant, qu'un peu de gaullisme social entrerait dans les actions du gouvernement Fillon V, VI, ou VII – je ne sais plus où nous en sommes, tant les remaniements sont fréquents, le Gouvernement issu du dernier en date étant d'ailleurs appelé à ne pas durer très longtemps. Au demeurant, moins longtemps il durera, mieux ça vaudra.