Depuis le début de cette séance, j'écoute attentivement tous les orateurs. Certains propos furent lucides et empreints de bon sens – je pense notamment à ceux de M. Cahuzac –, alors que d'autres furent totalement idéologiques ou mensongers. Malgré toute l'estime que je peux vous porter, comme tous les membres de cette Assemblée, je puis vous dire, monsieur le ministre, que vous n'avez pas été le dernier à répéter des argumentaires fallacieux et mensongers – et vous ne l'ignorez pas, du reste.
Au moment même où vous entonnez le refrain, entendu des milliers de fois, selon lequel on ne saurait travailler plus d'une journée sur deux, plus de la moitié de l'année, pour l'État, vous savez bien – car vous êtes éminemment intelligent et reconnu dans le monde de l'économie – qu'il n'est plus possible de soutenir une telle position. Pourtant, vous participez à ce mensonge collectif et à cette ignominie qu'est le maintien du bouclier fiscal, lequel est destiné en premier lieu à protéger les revenus du patrimoine, des rentes, du capital. Là est son seul objectif puisqu'il ne sert pas la France mais une poignée de Français, ceux que l'on surnomme « les amis du Fouquet's », voire, selon certaines personnes bien informées, les « financeurs de l'UMP », tant il est vrai que les relations entre les uns et les autres restent troubles. Dans le contexte actuel, vous devriez faire preuve d'un peu de lucidité.