Nous le proposons chaque année. En contrepartie, il propose la création d'un nouveau taux marginal de l'impôt sur le revenu de 45 % pour la fraction supérieure à 100 000 euros, ainsi qu'un relèvement de la fiscalité du patrimoine, qui a été trop abaissée par rapport à celle pesant sur le travail. C'est de cela qu'il faut discuter.
Néanmoins, malgré son faible impact budgétaire, le bouclier fiscal est un dispositif qui sous-tend de véritables choix politiques, de véritables choix de société. C'est la raison pour laquelle la discussion que nous allons avoir cet après-midi est d'une importance majeure.
Mes chers collègues, comme vous le savez, le texte dont nous allons aborder l'examen est un texte d'abrogation pure et simple du plafonnement de l'impôt et de ses conditions d'application. Vous me permettrez ici de souligner toute l'ironie d'une telle proposition : si elle était adoptée, rappelons-le, notre pays reviendrait à une situation antérieure au plafonnement de l'impôt décidé par le gouvernement de Michel Rocard en 1988… C'est là une situation assez paradoxale pour le groupe socialiste !
C'est en 1988 en effet qu'a été adoptée l'idée d'un plafonnement de l'ISF limitant à 70 % des revenus le poids combiné de cet impôt et de l'impôt sur le revenu. Sur ce sujet, le groupe Nouveau Centre a formulé des propositions constantes et très claires depuis l'instauration du bouclier fiscal par la loi TEPA de juillet 2007.