Nos grandes inquiétudes se sont confirmées. La crise et l'aggravation du chômage sont certes arrivées au pire moment mais nous avons tous recueilli des témoignages d'usagers confrontés à des situations inacceptables et d'agents qui connaissent une souffrance liée à la surcharge de travail, dans des open spaces où tout le monde ne trouve pas sa place. J'ai dernièrement rencontré une personne employée sous contrat à durée déterminé pendant quatre mois et qui n'a pas été reprise, malgré ses compétences, ce qui la rejette dans la précarité, de l'autre côté de la barrière. La démission du médiateur symbolise cette gestion déshumanisée, un peu kafkaïenne. Il convient de se montrer vigilant, même si je ne doute pas que vous le soyez.
À l'ANPE, tout n'était pas parfait, mais il existait des comités d'usagers. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Quelle politique entendez-vous mener en matière d'embauche de personnel précaire ? Face à la crise, pourquoi n'avez-vous pas recruté davantage ?
Vous vous étiez d'abord pratiquement engagé à ne pas fusionner les métiers. Puis, une fois la machine lancée, vous avez déclaré qu'il n'y en aurait plus qu'un seul. Eu égard au déficit de formation des personnels et en raison de certains mouvements des agents, j'ai cru comprendre que vous aviez gelé ce rapprochement. Où en sommes-nous ?
Comment le personnel de l'AFPA sera-t-il intégré ? Quid des opérateurs privés de placement ?
Il serait utile que Pôle emploi s'exprime à propos des retraites. Beaucoup de demandeurs d'emploi attendent en réalité la retraite. Repousser l'âge de départ ne réglera rien, si les actifs seniors deviennent autant de demandeurs d'emploi.
S'agissant du RSA, faute de dispositions particulières, des reculs sont constatés localement parce que le partage des responsabilités entre les conseils généraux et Pôle emploi n'est pas clair.
Du côté des missions locales, les choses se passent assez bien. En tant que président de l'Union nationale des missions locales, je vous invite cependant à veiller au profil des agents mis à disposition, qui doivent être parfaitement opérationnels.
Globalement, la gestion de Pôle emploi n'est-elle pas trop centralisée ? Ne convient-il pas de s'orienter vers une approche plus régionale ? Alors que, d'après ses statuts, Pôle emploi procède des partenaires sociaux, ceux-ci ont un peu été éclipsés ; au niveau régional, c'est même l'éclipse totale. N'est-il pas envisageable de desserrer un peu l'étau ?