Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christian Charpy

Réunion du 18 mai 2010 à 17h00
Commission des affaires sociales

Christian Charpy, directeur général de Pôle Emploi :

Trois actions ont été conduites pour délester Pôle emploi : nous avons effectivement passé un contrat cadre avec les missions locales, nous avons accru le recours au réseau Cap Emploi et nous avons souscrit, pour le placement des licenciés économiques et des personnes éloignées de l'emploi, des contrats avec des opérateurs de placement privés, qui prennent ainsi en charge quelque 140 000 demandeurs.

Nous avons également rencontré des difficultés dans nos relations avec les employeurs. En effet, du fait de la crise économique, nous avons été moins présents dans les entreprises, dont le besoin de recrutement était plus faible. Nous avons toutefois collecté un peu plus de 3 millions d'offres, dont quelque 2,650 millions ont été satisfaites. C'est certes moins qu'en 2008, mais la crise est passée entre-temps.

D'autres difficultés sont survenues en matière de formation, mais elles ont été moins graves et nous avons redressé la situation au quatrième trimestre 2009. Nous avons la capacité d'envoyer environ 100 000 personnes en formation. Malgré un démarrage difficile, nous avons consommé l'intégralité des crédits votés pour 2009 ; sur les fonds de Pôle emploi, nous avons envoyé 85 000 personnes en formation, auxquelles il convient d'ajouter celles qui ont suivi des cycles financés par les régions ou les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA).

Quant aux difficultés concernant le téléphone et les retards d'indemnisation, qui ont fait l'objet de polémiques, je considère qu'elles sont réglées. Grâce aux plateformes mises en place en septembre 2009, nous gérons 300 000 à 400 000, voire 500 000 appels par jour et, dans plus de huit cas sur dix, un conseiller décroche en moins d'une minute et apporte une réponse complète. Et, alors que les dossiers en attente de traitement avaient atteint un nombre extrêmement élevé au début de 2009, le volume de dossiers en stock représente aujourd'hui moins de 1,2 jour de traitement.

Parmi nos priorités pour 2010 figurent deux éléments complémentaires de la réforme. À partir du 1er janvier 2011, le recouvrement des cotisations d'assurance chômage sera transféré aux unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales (URSSAF), ce qui est un sujet techniquement compliqué et qui entraîne la nécessité de reclasser 1 500 personnes. D'autre part, nous avons récupéré les compétences d'orientation de l'Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) et nous devons donc insérer les 919 agents correspondants, qui contribueront à fluidifier les parcours des demandeurs d'emploi.

Je citerai encore, pour mémoire, trois projets internes importants.

Pour intensifier les relations avec les entreprises, nous avons mis en place, fin mars, le numéro d'appel unique 39 95, pour qu'elles puissent déposer leurs offres d'emploi auprès de conseillers en ligne. Plus de 400 offres sont ainsi déposées quotidiennement. Nous avons même créé des forces de prospection pour aller plus franchement vers les entreprises.

Nous accentuerons les envois en formation des demandeurs d'emploi en fin de droits, en mettant sur pied des marchés de formation et en fluidifiant l'entrée en formation.

Enfin, les partenariats de Pôle emploi seront développés. Mme Rose-Marie Van Lerberghe, à qui nous avions confié la tâche de réunir une commission sur la territorialisation de l'action de Pôle emploi, a recommandé que la priorité soit donnée aux partenariats avec les organismes institutionnels tels que les missions locales et les maisons de l'emploi, avec les collectivités territoriales – conseils généraux pour le revenu de solidarité active (RSA) et les conseils régionaux pour la formation –, ainsi qu'avec les acteurs socio-économiques de terrain – et il est vrai qu'à ce dernier égard, nous avons des progrès à faire.

Le jugement de la presse à notre égard est parfois exagérément négatif, parfois plutôt correct. Nous n'avons pas de problème de notoriété, mais nous souffrons encore d'un déficit de popularité. Avec le ralentissement de la progression du chômage et la professionnalisation de l'action de Pôle emploi, nous pouvons espérer parvenir progressivement à améliorer la seconde sans rien perdre de la première !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion