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Intervention de Daniel Goldberg

Réunion du 19 mai 2010 à 15h00
Débat sur la politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Goldberg :

En fait, c'est la solidarité des seuls salariés pour les salariés qui joue, et pas une solidarité nationale, comme c'était le cas au moment du lancement du dispositif.

Et je ne parle pas des moyens pour les associations, pour les clubs sportifs, pour les actions culturelles, que les collectivités territoriales ont beaucoup de mal à trouver, notamment dans mon département de la Seine-Saint-Denis.

Aujourd'hui, à l'occasion du débat organisé à l'initiative de nos collègues du groupe GDR, que je remercie, nous vous appelons à une redistribution des ressources des collectivités territoriales. Comment expliquer qu'un enfant qui naît, qui va à l'école, n'aura pas les mêmes moyens éducatifs, les mêmes conditions de réussite, en termes de locaux, de voyages scolaires, s'il est élève en Seine-Saint-Denis ou s'il est élève dans une ville qui aura plus de moyens ?

Depuis des années, une conception s'est développée – vous n'en êtes pas responsable, madame la secrétaire d'État, c'est un problème global – selon laquelle les collectivités locales deviennent des collectivités low cost. (Sourires.) Nous assurons le minimum minimorum et seuls ceux qui peuvent se le permettre, qui ont les moyens, lancent des actions éducatives supplémentaires.

Je vous demande également d'agir contre les violences. La sécurité ne doit pas faire l'objet que de grandes déclarations, elle requiert des actions au quotidien, au plus proche des habitants. Mais il y a aussi la question de la sécurité de la vie – la précarité au travail touche particulièrement nos quartiers populaires –, la question des femmes et des jeunes filles, dont le sort vous préoccupe, je le sais, les questions d'accès aux soins et d'accès à la santé en général.

Nous souhaitons également que soit affirmée une ambition sur le logement. Il faut que les maires bâtisseurs soient aidés, parce que l'obligation de construire 20 % de logements sociaux est certes nécessaire, mais elle est essentiellement morale, aujourd'hui. Si nous voulons résoudre la crise du logement, il faut inciter les villes qui veulent aller vers les 30 % de logements sociaux à le faire, prévoir des aides supplémentaires rapides, pour construire les écoles à côté des logements, les bibliothèques, les terrains de sports.

Nous attendons aussi que vous luttiez contre cette loi du ghetto qu'a parfaitement décrite l'ouvrage du journaliste Luc Bronner sur les mécanismes qui font que, depuis plusieurs années, nos quartiers n'évoluent plus.

Madame la secrétaire d'État, quand les quartiers populaires s'arrêtent, c'est toute la France qui est en panne – nous l'avons vu en 2005 au moment des émeutes urbaines. Si nous sommes tous, les uns et les autres, passionnés par ce sujet, c'est parce que nous pensons que rien n'a changé depuis 2005, aucun message n'a été entendu. C'est là-dessus, madame la secrétaire d'État, que nous voulons vous entendre. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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