Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Bernard Gérard

Réunion du 19 mai 2010 à 15h00
Débat sur la politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Gérard :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, ce débat permet de mettre en lumière les efforts déployés par le Gouvernement, et par vous-même, madame la secrétaire d'État, avec votre détermination et votre coeur, pour aider les quartiers prioritaires à surmonter les nombreuses difficultés qu'ils rencontrent.

Cette politique transversale, ambitieuse, mérite toute notre attention puisqu'elle concerne 8,3 millions de personnes qui vivent dans ces quartiers difficiles, et pour qui les problèmes économiques et sociaux s'ajoutent bien souvent aux problèmes urbains.

Ce débat nous invite à nous interroger sur les raisons qui nous poussent à remettre constamment l'ouvrage sur le métier. Ce questionnement est essentiel pour affiner notre action et répondre au mieux aux attentes.

Voilà trente ans que les gouvernements successifs, que les acteurs de la ville, que les élus locaux déploient toute leur énergie, soutenus par d'importants moyens ; et malgré tout de nombreux problèmes subsistent.

Que faire ? Ne rien faire ? S'en tenir à la replanification urbaine, à la rénovation des immeubles et de l'environnement des quartiers ? La solution n'est pas là ; la marche à suivre n'est pas évidente. Le Président de la République l'a affirmé : la politique de la ville doit être transversale, interministérielle, afin de s'attaquer au malaise urbain, économique et social.

On ne peut, au nom de la devise même de notre République, accepter que des millions d'hommes, de femmes, et de jeunes qui sont l'avenir de notre pays, restent à l'écart de notre société et soient enfermés dans un ghetto qui s'impose à eux comme une fatalité. C'est l'unité et la cohésion sociale de notre pays tout entier qui sont en jeu.

Je l'ai dit : après trente ans d'efforts en faveur des quartiers, le sujet demeure d'actualité et l'est même de plus en plus au regard des nombreuses fractures qui demeurent. Quel bilan peut-on dresser, quels sont les résultats obtenus au regard des objectifs fixés ?

Depuis 1996, 751 quartiers prioritaires ont été classés comme zones urbaines sensibles et 2 200 quartiers prioritaires sont couverts par la politique de la ville : depuis lors, aucun quartier n'est sorti de ce zonage. Cela marque-t-il un échec ? Je ne le pense pas ; je pense néanmoins – et cela, madame la secrétaire d'État, vous l'avez installé au coeur de votre action – qu'à la rénovation urbaine doit être ajoutée la rénovation, et même la redynamisation sociale. Il s'agit d'un point essentiel si nous voulons une transformation durable des quartiers difficiles.

La difficulté de faire naître un nouveau souffle social : voilà bien souvent ce à quoi nous nous heurtons, nous, élus locaux qui sommes sur le terrain. Rénover les immeubles, repenser l'urbanisme, améliorer l'environnement urbain : tout cela doit être un préalable indispensable – et je salue ici le travail considérable conduit par l'ANRU sous l'autorité infatigable de notre collègue Gérard Hamel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion