Monsieur le député, la position de la France est claire : nous sommes opposés à la reprise des négociations commerciales entre l'Union européenne et le Mercosur. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Nous y sommes opposés parce que la conclusion de ces négociations se traduirait par de nouvelles concessions agricoles qui seraient insupportables pour toutes les filières agricoles, et en particulier pour celle de l'élevage, qui a terriblement souffert de la crise de 2009.
Nous y sommes opposés parce que les exportations de viande en provenance du Mercosur ont été multipliées par deux en l'espace de cinq ans, parce que nous avons laissé nos frontières ouvertes.
Nous y sommes opposés parce que, dans le même temps, un certain nombre de pays du Mercosur augmentaient leurs droits d'importation sur les produits alimentaires en provenance de l'Union européenne.
Et nous y sommes opposés parce que nous refusons de continuer avec un système dans lequel l'agriculture est systématiquement la variable d'ajustement des négociations commerciales de l'Union européenne. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et NC.)
Nous étions trois États, en Europe, à défendre cette position. Au conseil des ministres de l'agriculture, lundi dernier à Bruxelles, nous avons rassemblé dix États sur cette position. Et avec l'aide de la secrétaire d'État au commerce extérieur, nous sommes désormais quinze États européens à manifester notre opposition à la reprise des négociations commerciales entre l'Union européenne et le Mercosur.
Certains États en Europe se félicitent que ces négociations puissent servir au bien-être des pays du Mercosur ; tant mieux. Je souhaiterais que l'Union européenne, grande puissance politique, apprenne à se préoccuper d'abord du bien-être de ses agriculteurs et de ses citoyens. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)