Monsieur le ministre de l'agriculture, depuis le début de la semaine se tient à Madrid un sommet Union européenne-Amérique latine qui pourrait officialiser la reprise des négociations pour un accord bilatéral commercial entre l'Europe et le Mercosur. Le 5 mai dernier, la Commission européenne, malgré l'opposition de plusieurs commissaires, a donné un avis en faveur de cette relance des négociations.
Dans le contexte actuel de crise de l'élevage « bovin viande », cette relance des négociations est une véritable provocation. Un accord se traduirait par des importations annuelles supplémentaires de viande bovine pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers de tonnes. De plus, cette orientation serait un non-sens eu égard au respect des attentes des consommateurs en termes de sécurité alimentaire, de traçabilité et de contrôle.
Monsieur le ministre, vous le savez, le monde de l'élevage est en détresse. Il doit être soutenu, et non pas encore attaqué par la Commission européenne.
Je souhaiterais donc connaître la position de la France sur ce dossier extrêmement sensible qui pourrait avoir de très lourdes conséquences économiques pour l'agriculture française, et l'élevage en particulier. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC.)