Monsieur le Premier ministre, après avoir démoli pan par pan nos services publics, expression de l'idéal d'égalité de la République, vous vous apprêtez à démolir l'édifice des collectivités locales de la République, au mépris de l'article 1er et de l'article 72 de la Constitution et des idéaux de liberté et de solidarité qui rassemblent, je l'espère, toute la communauté de la représentation nationale.
L'État n'a plus d'argent. Il se tourne donc vers les collectivités locales, mais il les prive en même temps des moyens financiers nécessaires, tout en leur reprochant de trop dépenser, précisément en matière de services publics et d'investissements publics de proximité.
Cette destruction passe par l'étranglement financier des communes et par une métropolisation – le terme est ambigu car il peut être une bonne chose mais aussi cacher une dérive à l'américaine, contraire à la tradition française de démocratie de proximité et d'aménagement harmonieux du territoire de la nation.