Nous, industriels du médicament, considérons que nous avons des comptes à rendre et nous respectons cette exigence. Nous le faisons vis-à-vis de la HAS comme de l'AFSSAPS, et cette dernièure contrôle tous les documents promotionnels qui sont remis au corps médical. Les interdictions de publicité sont extrêmement rares puisqu'elles ne représentent qu'environ 1 % des documents que nous mettons en distribution et le nombre des mises en demeure est stable.
Cela ne signifie pas que le système ne peut pas évoluer. Des discussions sont en cours avec l'ensemble des autorités pour codifier davantage l'exercice de notre métier. Ainsi, fin 2006, le président du LEEM et le ministre de la santé ont conclu une convention instituant un code de bonnes pratiques des entreprises du médicament dans la formation médicale continue.
Les industriels ne contestent nullement le rôle des DAM, ils demandent simplement qu'ils répondent aux mêmes exigences, en particulier de diplôme, que les visiteurs médicaux. En effet, alors qu'ils assurent le contre-pouvoir des visiteurs médicaux ils n'ont ni la même qualification, ni la même certification par le biais de la HAS. Mais je crois savoir que le directeur de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie, l'UNCAM, est plutôt favorable à cette avancée.
Pour notre part, nous ne refusons aucune évolution. Au contraire, nous avons montré depuis des années que nous acceptons le principe de la régulation et de l'encadrement, au service de la qualité et de l'objectivité de notre métier.
Néanmoins, je veux insister sur le fait que le débat sur la visite médicale ne saurait être l'enjeu majeur pour l'industrie du médicament. Le véritable enjeu est de savoir si l'on fera encore demain de la recherche dans notre pays et si nous serons présents dans la compétition et dans la production des biotechnologies.
Qui plus est, s'il faut la traiter, nous devons être conscients du fait que la question de la visite médicale relève désormais plutôt du passé : la montée en puissance des génériques va conduire des bataillons entiers de visiteurs médicaux à perdre leur emploi dans les mois et les années qui viennent.