Je m'inscris en faux contre cette analyse. Premièrement, une comptabilité analytique n'est pas nécessairement en coûts complets : il y a des systèmes analytiques dits marginalistes.
Deuxièmement, il faut s'interroger sur l'adaptation de l'outil comptable à la vocation de l'établissement. Ainsi, un établissement public à vocation commerciale doit disposer d'une analyse en coûts complets, afin de pouvoir déterminer la marge tirée de la vente de chacun des produits qu'il vend.
Tel n'est pas le cas d'un établissement public à vocation scientifique et culturelle comme le Louvre, à qui une compatibilité analytique de type direct costing suffit.
Prenons l'exemple d'une fouille en Égypte, entreprise depuis une ou deux décennies et qui a fait avancer la science sur de nombreux points : elle aboutit à une exposition dont le catalogue coûte peu marginalement. En revanche, il est onéreux du point de vue d'une comptabilité analytique en coûts complets puisqu'il repose sur des années de travaux scientifiques, de recherches, de fouilles. Mais ces efforts constituent la vocation même d'un établissement comme le Louvre et devraient en tout état de cause être entrepris et financés.