L'allongement du temps de construction entraîne une hausse des coûts. Nous nous battons pour placer à l'export les frégates qui sont retirées du programme pour maintenir ainsi les délais prévus et éviter une explosion des coûts, puisque les hypothèses de coût du programme ont été établies sur une cible de 17 navires.
En ce qui concerne l'utilisation des bâtiments, il faut savoir que nous sommes en situation de déficit quantitatif. Nous avons notamment beaucoup de bâtiments retenus dans l'océan Indien pour lutter contre la piraterie. De nombreux pays participent à la sécurisation de la zone mais, dès que le temps est clément, le nombre d'actes de piraterie augmente fortement. Malgré les interceptions réalisées au large de la Somalie, le crime organisé s'avère très lucratif et se répand. Il est nécessaire de changer notre mode d'action.
Actuellement, nous ne parvenons pas à fournir suffisamment de bateaux pour les différentes missions confiées à la marine. Certes, les avisos A 69, qui ont été déclassés, peuvent encore être parfois utilisés comme les frégates. Toutefois, cette solution n'est pas durable car les systèmes d'armes ne peuvent plus être entretenus et, de surcroît, ces bateaux ne disposent pas d'hélicoptères. Notre capacité à agir s'érode à tel point que parfois l'arbitrage remonte jusqu'à l'Élysée pour l'emploi d'un bâtiment.