Le problème posé par l'immobilisation du bâtiment est la transmission du savoir. En ce domaine nous avons une capacité de pointe grâce à quarante ans de savoir-faire accumulés par l'utilisation intensive des porte-avions Foch et Clemenceau. L'interruption d'activité liée à l'immobilisation nécessaire pour le changement des coeurs des réacteurs a réduit les possibilités d'entraînement, ce qui a compromis la transmission du savoir par les pilotes les plus anciens. Or, nous avons besoin de temps pour que les pilotes retrouvent le niveau initial. Il faut maintenant identifier le savoir perdu. Compte tenu de la crise économique et de la situation difficile des compagnies aériennes civiles, nous ne sommes pas trop inquiets quant au risque de départ vers le civil des pilotes les plus anciens et les mieux formés, mais ce ne sera plus le cas lors de la reprise économique. Un tel savoir-faire s'entretient en étant utilisé lors des déploiements de nos porte-avions sur des théâtres d'opération.
S'agissant des questions financières, nous connaissons, grâce à la commission d'enquête, les pièces qui sont à l'origine de l'immobilisation du navire, mais nous n'avons pas encore parfaitement identifié la cause des problèmes rencontrés. Les experts trancheront. Ce sont des pièces de haute précision qui nécessitent plusieurs mois d'usinage et de traitement thermique. Nous avons heureusement requalifié le bateau pour ce qui concerne le coeur de sa capacité, à savoir les pilotes qui ont déjà été formés à bord et qui peuvent opérer en toutes circonstances. S'agissant des plus jeunes pilotes, nous les qualifierons lorsque le bateau reprendra la mer. Le pire serait une interruption significative dans leur progression.