Je faisais plutôt référence à ce que l'on présente en prévention d'une maladie. Par exemple, on appelle l'attention de la population sur l'impuissance et les troubles de l'érection. Puis il y a un congrès sur ce thème, où l'on invite des journalistes. Le nombre des articles sur ce problème de santé augmente…
Le cas de la campagne de l'INPES sur la dépression est différent. Il ne lance pas de campagnes de ce genre très souvent, alors que, dans les magazines, on trouve beaucoup de choses sur de prétendus nouveaux problèmes de santé. À la base, un petit nombre de personnes est gêné par certains troubles. Il s'agit alors de faire croire que c'est préoccupant et que cela concerne beaucoup de gens. L'année dernière, on a parlé de l'insuffisance de désir sexuel féminin pour vendre de la testostérone. Pourtant, scientifiquement, on n'a pas de preuves véritables que cela change quelque chose. Reste qu'est apparu un site internet où l'on peut faire un test, et il est bien sûr très facile d'arriver à la conclusion qu'il faudrait en parler à son médecin.
La campagne de l'INPES est sans doute animée de bonnes intentions, mais, toute seule, elle ne saurait suffire. En effet, en France, les médecins libéraux sont rémunérés à l'acte. Or cela va beaucoup plus vite de conclure une consultation par une prescription de médicaments, qui sont par ailleurs remboursés, que d'inviter le patient à suivre une psychothérapie qui sera longue et qui n'apportera pas une rémunération supérieure au généraliste.