C'est vous qui êtes les représentants politiques. Je ne suis qu'un professionnel.
Ce qu'on peut constater, c'est que l'Agence européenne du médicament dépend de la direction générale « Entreprises ». Ainsi, la Commission européenne met la santé des firmes avant la santé publique. Si cela n'est pas clairement écrit, cela se lit entre les lignes et se voit dans les décisions. Il s'agit d'une attitude générale.
Il est extraordinaire de voir avec quelle lenteur la France retire du marché les médicaments dont le bénéfice risque est défavorable. Ainsi, cet été, l'Agréal a, enfin, été retiré du marché. Il s'agit d'un neuroleptique, de la famille des antipsychotiques, contre la schizophrénie. Ce médicament était proposé contre les bouffées de chaleur de la femme ménopausée, même si le rapport n'est pas direct. Depuis des années, on savait que ce médicament avait les effets indésirables de sa famille, notamment qu'il pouvait induire des syndromes parkinsoniens. Cela a pourtant duré longtemps. Un premier pays européen, l'Espagne, a décidé d'arrêter les dégâts, mais il a fallu plusieurs années pour que la France s'y résolve.
La lenteur de ces décisions est affligeante. On voit bien qu'actuellement les pouvoirs publics font passer la santé des firmes avant celle des patients. C'est un choix.