Absolument. Il nous faudra par conséquent revoir les critères de sécurité, d'efficacité et de prescription des médicaments. Des produits aujourd'hui frappés d'une prétendue inefficacité notoire devront être remboursés si la population sur laquelle ils font effet peut être identifiée. Et cette méthodologie s'appliquera vraisemblablement aussi en psychiatrie.
La classification des médicaments sera également compliquée par le passage de certains produits de la catégorie curative ou palliative, à la catégorie préventive. Pour certaines maladies cardiaques – infarctus, lésions coronaires –, qui auraient dû apparaître après quarante, cinquante, soixante ou soixante-dix ans, la détermination de gènes dès l'adolescence et la prescription de bêtabloquants adaptés permettra de faire cesser le compte à rebours.
L'Union européenne, en particulier la Commission, est très souvent accusée de s'occuper de ce qui ne la regarde pas. Les essais cliniques et les AMM sont pris en compte au niveau communautaire. Les critères médicaux et techniques de l'aval devraient également l'être, par cohérence, pour des considérations économiques mais aussi parce que L'Europe, avec 480 millions de personnes, peut ambitionner un rôle de leader mondial si elle se dote d'un système intégré. Contrairement aux administrations nationales, qui rechignent à jouer le jeu de la coopération européenne, la communauté scientifique est prête.