Nous avons réalisé un sondage auprès des médecins sur la façon dont ils ressentent l'information. D'abord, 90 % d'entre eux se disent bien informés sur les médicaments. Leur première attente porte sur la comparaison entre médicaments, pour établir un bilan des mérites respectifs. D'autres demandes concernent les aspects pratiques – effets secondaires, posologies, prescriptions pédiatriques, etc.
Mais les besoins varient selon la typologie des médecins. Ceux qui travaillent intensément voient beaucoup de visiteurs médicaux et sont très satisfaits de leur information sur les médicaments. Ceux qui voient le moins de visiteurs médicaux sont les plus insatisfaits de leur information sur les médicaments. Attention, cela peut signifier que les médecins les plus critiques vis-à-vis de la visite médicale sont ceux qui s'estiment mal informés et qui se montrent les plus proactifs dans la recherche d'informations. Et puis, entre les deux extrémités du spectre, il existe une série d'attitudes intermédiaires. Il ne faut jamais généraliser.
Pour les médecins, la visite médicale est ambivalente : ils la voient comme un outil intéressant, adapté à leur pratique – les visiteurs sont de bons commerciaux, disponibles, agréables, qui patientent longtemps dans la salle d'attente –, mais ils ne sont que 27 % à la considérer objective. Les médecins pensent avoir une capacité de discernement vis-à-vis de ces démarches commerciales mais certaines études anglo-saxonnes montrent que tout le monde a tendance à s'illusionner sur sa capacité de résistance à un message commercial bien présenté.
En revanche, les médecins plébiscitent les autorités sanitaires pour leur objectivité, à hauteur de 90 % environ. Néanmoins, l'information qu'elles dispensent paraît moins adaptée.
La CNAMTS et les DAM sont jugées objectives à 46 %. Elles suscitent moins de suspicion que l'industrie pharmaceutique mais les médecins leur reprochent de dévaloriser les médicaments, pour des motifs économiques.