L'industrie pharmaceutique joue un rôle prééminent dans l'information des généralistes sur le médicament, notamment à travers la visite médicale : chaque médecin reçoit de 300 à 330 visites par an ; les laboratoires dépensent 25 000 euros par généraliste et par an. La visite médicale est évidemment aussi un instrument de promotion, avec trois défauts majeurs au regard des standards de l'objectivité : les visiteurs médicaux sont intéressés aux ventes ; ne sont promus que les médicaments générant une marge ; la visite médicale, qui dure huit minutes, ne permet pas de discuter en détail des produits et de les comparer entre eux. En outre, le coût de la visite médicale est élevé et les laboratoires le font payer à la collectivité.
L'action des pouvoirs publics reste timide. La Haute Autorité de santé, la HAS, vient juste de lancer une politique de communication. Quant aux délégués de l'assurance maladie, les DAM, ils font des contre-visites mais le système est lui aussi coûteux pour la collectivité.
Il conviendrait d'abord de conforter l'action de l'HAS en lui conférant un rôle de promotion du bon usage du médicament, de veille sur la qualité de l'information et d'intervention vis-à-vis des laboratoires.
Il faudrait ensuite exiger des résultats de la part des DAM.
On devrait enfin réduire le volume de la promotion pharmaceutique, information dispensée gratuitement et agréable pour les médecins mais moins objective que la consultation des sites des agences sanitaires, et recourir davantage à l'évaluation des pratiques professionnelles – l'EPP – ou la formation médicale continue.