La communauté médicale que je représente est consciente qu'on peut la tenir pour responsable, au moins partiellement, de certains dysfonctionnements, qu'il s'agisse de la qualité des soins, parfois critiquable, ou de l'expansion du coût de la santé en France, tout particulièrement du coût des hôpitaux publics et plus spécifiquement encore des centres hospitaliers universitaires dont on se plaît, année après année, à rappeler les déficits.
J'aimerais cependant que la Nation, dont vous êtes les représentants, prenne conscience que la santé a un coût et qu'aucune des composantes de ce coût n'est vouée à diminuer : la population s'accroît, elle vieillit, le nombre de pathologies prises en charge efficacement augmente. Ainsi, dans ma discipline, la neurologie, il n'existait pas de traitement efficace de la maladie d'Alzheimer ou de la sclérose en plaques il y a quelques années ; nous en disposons à présent. Le coût de ces traitements augmente et, dans le même temps, les malades, bien informés de ces progrès médicaux, demandent à en bénéficier, ce qu'on peut difficilement leur refuser.