Qu'il s'agisse de fusions, de regroupements ou de restructurations de sites existants, de nombreux établissements hospitaliers sont confrontés à la difficulté d'adapter le dispositif à l'évolution des besoins et de la demande des patients. Il me semble donc à moi aussi essentiel de mettre en avant un projet élaboré en commun et partagé.
Mais, si l'on a en général une assez bonne idée de ce que doit être un projet à quatre ou cinq ans, des restructurations lourdes exigent que l'on ait une vision à quinze ou vingt ans et l'on est beaucoup moins certain de ce que seront les évolutions à une telle échéance.
Il me semble par ailleurs que l'on a peu évoqué la nécessité de communiquer sur ces opérations. C'est pourtant tout à fait indispensable si l'on veut éviter les réactions des personnels et de la population vis-à-vis de changements de culture qui sont toujours longs et difficiles.
On l'a dit, les restructurations passent par des investissements très lourds. Or, les établissements ne sont aidés qu'à hauteur de 50 ou 60 % et ils doivent donc dégager eux-mêmes des marges importantes pour pouvoir se restructurer.
Enfin, il me semble que l'on ne mesure pas toujours assez, sur le terrain, le temps qui est nécessaire pour élaborer un projet, pour changer les cultures et pour conduire les opérations. Si les centres hospitaliers universitaires se sont restructurés plus rapidement et plus profondément, les hôpitaux généraux ont pour leur part pris un retard qui est encore appelé à s'accentuer au regard de la logique de regroupement mise en avant par la loi du 29 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires.