Le mécénat est une source de financement extrêmement précieuse et très complémentaire des ressources propres et des subventions de l'État. Il est un recours dans trois domaines.
On distingue, premièrement, le mécénat d'investissement, qui permet de mobiliser des ressources dans des délais plus resserrés pour financer un investissement prioritaire. Il s'agit par exemple de la restauration de la Galerie des Glaces par Vinci ou de la création d'un département des arts de l'Islam au Louvre. Ces opérations améliorent substantiellement la qualité de l'offre muséale, ce qui est très important pour les grands musées, qui gagnent en attractivité. Dans des musées plus petits, mais au prestige réel, ce mécénat reste possible – Fontainebleau a ainsi trouvé un mécène pour restaurer son théâtre impérial – puisqu'il est le fruit d'un objectif partagé entre le musée et le mécène.
Deuxièmement, le mécénat contribue, par le biais de dispositifs fiscaux, à l'enrichissement des collections par le biais des trésors nationaux et des objets d'intérêt patrimonial majeur. Il revêt toujours une grande importance et notre partenariat avec le ministère du Budget est très fructueux. L'article 238 bis OA du code général des impôts a servi à acquérir, en 2007 et 2008, une dizaine d'oeuvres, dont une moitié est allée aux musées nationaux, et l'autre aux musées des collectivités, ce qui prouve que les premiers n'ont pas capté la procédure à leur profit. Le quarantième anniversaire de la loi sur les dations vient d'être célébré. La première oeuvre à avoir rejoint les collections publiques dans ce cadre a été le portrait de Diderot par Fragonard, et la dernière un portrait de Martial Raysse qui appartenait à Georges Pompidou. Cette loi a prouvé sa pertinence et sa très grande sélectivité dans le choix des oeuvres.