Tout d'abord, si vous le permettez, quelques mots de présentation générale.
L'INPES est un établissement public qui dispose d'un conseil d'administration réunissant des représentants de l'État, des organismes d'assurance maladie obligatoire et complémentaire, des associations de prévention ainsi que des usagers. La loi lui confie cinq missions principales : participation à la mise en oeuvre des programmes de santé publique, expertise et conseil, développement de l'éducation pour la santé, participation à la gestion des situations de crise, établissement des programmes de formation à l'éducation pour la santé.
L'INPES dispose d'un budget de 120 millions et 140 personnes y travaillent. Il s'appuie sur les réseaux d'éducation pour la santé – comités régionaux et départementaux – et participe aux groupements régionaux de santé publique, les GRSP. Onze programmes prioritaires ont ainsi été mis en place, la plupart thématiques. L'INPES publie tous les cinq ans des « baromètres santé » permettant de mesurer l'évolution des comportements et développe également une activité importante dans le domaine de la communication – l'INPES étant le plus gros acheteur public d'espace publicitaire – à travers notamment un pôle de téléphonie sociale : Tabac info service, Sida infos service… Près de 70 millions de documents sont en outre distribués chaque année.
L'INPES développe aussi des sites Internet en fonction des différentes campagnes de prévention. Sa lettre électronique, enfin, est distribuée à 15 700 exemplaires.
L'INPES soutient par ailleurs les acteurs de terrain à travers des subventions ou des aides à la diffusion de matériels pédagogiques. Il a également signé un partenariat avec la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) afin de mieux prendre en compte les besoins de la population.
Les questions de la prévention et du médicament sont en effet fondamentales depuis longtemps, comme en atteste par exemple la vaccination. L'utilisation de médicaments – les statines, par exemple – en prévention primaire soulève également un certain nombre de problèmes. Certains experts considèrent d'ailleurs qu'il serait bienvenu de généraliser leur prise à condition qu'elles soient faiblement dosées.
Si l'on évoque souvent la prévention, la promotion de la santé est d'ordinaire moins mise en valeur alors qu'elle concerne toutes les actions visant à favoriser ce qui conditionne favorablement notre santé : bien-être, qualité de l'environnement, alimentation, sexualité. En relèvent par exemple la contraception orale, le traitement hormonal substitutif, les dysfonctionnements érectiles, la lutte contre le vieillissement ou la douleur.
Nous n'ignorons pas non plus la question de l'usage détourné des médicaments à des fins toxicomaniaques ou de dopage.
L'INPES s'est également efforcé de poser un certain nombre de questions transversales, dont l'intervention de la protection sociale obligatoire et complémentaire : jusqu'où faut-il aller dans la prise en charge de la prévention ou de la promotion de la santé ? Pourquoi certains produits sont-ils remboursés et d'autre pas ? Comment réduire les inégalités sociales et territoriales ? Quid des effets à long terme de médicaments préventifs destinés à un grand nombre ? Quelle est la place du médicament dans des stratégies de prévention ? Comment, par exemple, favoriser l'accès aux diététiciens ?
Je note, enfin, que la question de la réduction de la consommation des antibiotiques avait d'abord été abordée sous l'angle économique et que cela n'a pas donné les résultats escomptés. En revanche, lorsqu'elle l'a été sous l'angle médical en mettant en avant les problèmes liés aux résistances bactériologiques, le message est beaucoup mieux passé, et auprès des professionnels, et auprès des patients.