Au moins autant que la convergence entre les secteurs public et privé, il convient d'opérer une convergence intrasectorielle, à l'intérieur même du secteur public. Il n'y a aucune raison pour que certains hôpitaux soient, à activité égale, beaucoup plus chers que d'autres, et tous devraient se rapprocher de la médiane. Ce mouvement est en route. La T2A est un système de financement par les tarifs, ce qui suppose un calcul de coûts moyens sur la base d'échantillons – l'étude nationale de coûts. Il est dès lors inévitable que certains établissements se situent au-dessus de la moyenne, et d'autres au-dessous. Les établissements en difficulté sont ceux dont les coûts sont supérieurs au tarif, qui encaissent moins qu'ils ne dépensent. Ces établissements doivent faire des économies – lesquelles, une fois encore, supposent de toucher à l'emploi, compte tenu en particulier du dérapage des dépenses de médicament, qui balaie les économies que l'on peut réaliser sur l'alimentation, le ménage ou l'électricité. Il semble en effet que le Comité économique des produits de santé encadre davantage le prix du médicament en ville qu'à l'hôpital, de telle sorte que l'hospitalisation paie le prix de l'encadrement du prix du médicament en ville. Redisons-le : si l'ONDAM est insuffisant pour maintenir la masse salariale existante, il faut faire des économies sur celle-ci.
Lorsque je tenais ces propos voici quelques années devant le conseil d'administration de la FHF, la seule personne qui déclarait ouvertement partager ce raisonnement était l'actuel directeur général de l'Assistance publique, homme très courageux qui était alors en poste à Lyon. Il est irréaliste de chercher à traquer d'hypothétiques économies cachées.