Les gens sont prêts à travailler sur les coûts, mais la rapidité de réaction tient surtout à l'autonomie qui est laissée aux pôles, en termes d'organisation ou de gestion de personnel. L'autonomie contribue à une meilleure visibilité et à une responsabilisation accrue des acteurs de terrain pour viser un objectif commun qui ne peut en aucun cas être exclusivement économique. Pour que cela marche, il faut aussi mettre l'accent sur la qualité. Une fois cette étape franchie, l'hôpital pourra retrouver un deuxième souffle et travailler différemment.
N'oublions pas que le passif est lourd. On ne parlait jamais d'argent à l'hôpital. Quand il a fallu expliquer à nos équipes soignantes qu'elles devaient se préoccuper des coûts, ce fut une révolution. Il a fallu du temps, mais, à Lens, au bout de deux ans, la prise de conscience a eu lieu. Le challenge, maintenant, c'est d'être au plus près du terrain, c'est-à-dire du lit du patient. C'est de cette façon qu'on pourra encore améliorer les coûts.
Il faut porter un regard précis et aigu sur les flux de patients, précaires notamment, pour voir comment ils vont évoluer dans le temps sous l'effet de la tarification. Étant psychiatre, je suis peu concernée, mais mes collègues se demandent aussi comment établir un budget prévisionnel si les tarifs changent tous les ans.