La T2A révèle des fragilités stratégiques et des problèmes de facturation et de coût. De toute façon, elle est devenue une réalité et, que l'on soit d'accord ou non, on va vers la convergence tarifaire. Le problème vient de ce que les obligations ne sont pas les mêmes, de part et d'autre. L'hôpital n'a plus l'exclusivité de la mission de service public, qui peut désormais être partagée, mais il continue d'accueillir des patients qui n'iront pas ailleurs. Pour autant, le management médical et administratif répète que, sans adaptation, des pans entiers d'activité vont disparaître. C'est une remarque dont nous tenons compte dans la prospective stratégique. Ainsi, nous savons très bien que nous ne pourrons pas garder la chirurgie viscérale. Aussi allons-nous nous organiser avec notre partenaire privé. En revanche, si nous mettons l'accent sur le dépistage et la prévention, nous pourrons reconquérir des activités et redevenir leader, par exemple en cancérologie et en médecine vasculaire.
Il faut veiller constamment à l'équilibre économique en s'assurant que les besoins sont couverts, sans céder à la tentation de prendre des activités rentables. Le tableau médico-économique de chaque pôle met en évidence des activités structurellement déficitaires : la réanimation, l'hématologie, les urgences. Pourtant, on ne peut pas ne pas en faire. Mais la cardiologie est excédentaire, et la maternité se porte bien aussi. Il faut chercher à développer des activités tout en travaillant sur les coûts et l'organisation. La chirurgie est encore largement déficitaire parce que chacun a gardé l'habitude de tout faire dans son service.
Changer prend du temps car on ne peut pas agir sans l'adhésion des acteurs. Nous le faisons dans la transparence et, à cet égard, les tableaux de bord y contribuent. Le benchmarking est intéressant et nous n'hésitons pas à nous comparer à nos voisins. Il n'y a pas de fatalité au déficit, même si la précarité des patients n'est pas suffisamment prise en compte. Il faut sortir du défaitisme pour s'inscrire dans un axe de développement. La population autour de Lens a encore besoin de soins. Il faut travailler avec les partenaires à l'organisation des soins.