Je soutiens l'amendement n° 33 .
Madame Poletti, votre proposition est le fruit du travail de la délégation aux droits des femmes et les membres socialistes de celle-ci vous ont soutenue.
L'IVG n'est pas un moyen de contraception. Le nombre des IVG, 210 000 par an, est encore beaucoup trop important – en particulier pour les mineurs de quinze à dix-sept ans –, même si, en contrepartie, on compte globalement moins de grossesses non désirées. Avec un taux de 40 pour mille d'IVG, le cas des départements d'outre-mer est le plus préoccupant.
Ces données sont significatives des lacunes de l'éducation à la santé, à la contraception et à l'épanouissement de la vie sexuelle, qui devrait être dispensée dans les établissements scolaires par les professeurs, mais aussi par les infirmières et des intervenants extérieurs.
La formation professionnelle de certains médecins, pour ce qui concerne la prescription de la pilule et des moyens de contraception, est peut-être insuffisante, et il faudrait également aborder la question de la gynécologie médicale.
Il me semble nécessaire d'instaurer un accès gratuit et anonyme à la contraception pour les mineures. Une telle mesure permettrait sans doute d'éviter un certain nombre d'avortements.
Les pilules micro-dosées ne sont toujours pas remboursées par la sécurité sociale. De deux choses l'une : soit elles sont inefficaces, ou même dangereuses, et il faut le dire ; soit ce n'est pas le cas, et elles devraient être remboursées comme la pilule classique.
Mme Touraine à déjà évoqué la question de l'accès à l'IVG, mais je veux souligner que, dans certaines régions, en période estivale – et le planning familial peut en témoigner –, bon nombre de femmes se trouvent contraintes d'aller avorter à l'étranger : cette situation est inadmissible !
Une génération du personnel de santé qui avait milité pour l'interruption volontaire de grossesse a progressivement cessé son activité. Les professionnels sont donc aujourd'hui, toutes générations confondues, beaucoup moins motivés sur ces questions. Il faudrait sans doute mener une action pédagogique auprès des étudiants en médecine.
Faut-il mettre en cause un désintérêt généralisé ou l'évolution de la tarification ? En tout cas, on constate qu'en quinze ans la part du secteur public pour les IVG est passée de 60 à 74 %, et que plus d'un quart des IVG sont réalisées par seulement quarante-trois établissements hospitaliers !