Monsieur le président, madame la garde des sceaux, chers collègues, la proposition de résolution qui est portée en débat aujourd'hui devant la représentation nationale est une bonne chose. Le Parlement vote les lois, veille à leur application, il est normal qu'il débatte régulièrement des sujets remettant en cause les valeurs de la République qui sont le socle inaltérable sur lequel nous construisons la loi.
Ces valeurs se nourrissent de notre histoire, de l'héritage du siècle des Lumières, de la Révolution, et de ce texte fondamental inscrit dans le préambule de notre Constitution : la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen.
Mon sentiment est que nous gagnerons toujours à revenir puiser dans les textes fondateurs de notre société les réponses à nos interrogations, nous gagnerons toujours à puiser dans nos valeurs les arguments qui nous permettront de répondre aux défis de notre temps, car la réponse qu'on attend de nous est non pas une réponse de circonstance, mais une réponse de fond, capable de faire sens pour l'ensemble de nos concitoyens afin que sorte renforcé notre « vivre tous ensemble ».
Au titre des pratiques radicales, le port du voile intégral interroge bien sûr les hommes et les femmes de notre pays, quelle que soit leur obédience religieuse, mais il interroge surtout le législateur, garant de l'application des valeurs républicaines sur tout le territoire national.
Ce n'est pas une simple question de société qui se pose à nous, c'est plus que cela, c'est une question de valeurs, et, parce qu'il s'agit de nos principes fondamentaux, je regrette que cette question ait été posée de manière bien opportuniste par le Gouvernement…