…tout comme ils combattent les extrémismes, les dérives sectaires et les formes de domination, notamment celles qui conduisent à l'exclusion et au non respect de la dignité des femmes. Une identité ne saurait être contrainte, une citoyenneté amputée. La citoyenneté doit se vivre pour toutes et tous, partout à visage découvert.
Votre proposition de résolution, loin de lutter contre l'enfermement des femmes et le respect de leurs droits, constitue un pas supplémentaire vers la diversion et la division.
Je ne résiste pas à citer un extrait d'une chronique qui éclaire utilement le fond de vos intentions ; elle s'intitule La burqa en folie : « Et voilà ! C'est reparti. Sous aucun prétexte, les Français n'auraient voulu rater cette occasion de s'étriper à propos d'un faux problème hissé à la hauteur de drame national. […] À la place des hommes éminents qui nous gouvernent, je me serais posé deux questions : d'abord, n'est-on pas en train, avec notre trop-plein de réglementations sur les moeurs, sur l'habillement, de ressembler à ceux que nous avons le dessein de combattre, ces extrémistes islamiques qui légifèrent à tire larigot sur tous les détails de la vie quotidienne ? Ensuite, cette question va-t-elle contribuer à pacifier ou à exciter un débat public déjà électrique, pour ne pas dire explosif ? […] Alors qu'on ne nous parle pas de la dignité de la femme ; les deux mille porteuses de burqa en France sont des otages de la politique ; elles ne sont qu'un enjeu dérisoire où les droits de la femme comptent peu mais où comptent beaucoup, en revanche, les élections de 2012, voire 2017. » (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)