Ces pratiques sont contraires aux valeurs de liberté, c'est une évidence. À ceux qui nous reprochent de porter atteinte à la liberté des femmes de se vêtir comme elles le souhaitent, je réponds qu'il s'agit au contraire de protéger la liberté de millions de femmes qui, à travers le monde, se battent pour avoir le droit de ne pas porter le voile. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC.)
Ces pratiques sont aussi contraires aux valeurs d'égalité : ce n'est pas aux hommes que l'on demande de porter le voile, mais aux femmes et à elles seules.
Ces pratiques sont encore contraires aux valeurs de fraternité puisque, vous l'avez dit, madame la garde des sceaux, monsieur Copé, dans l'espace public, le « vivre ensemble » impose que je te voie et que tu me voies. Le respect de l'autre, base du « vivre ensemble », impose que l'on puisse lire le visage de l'autre lorsque l'on s'adresse à lui. Le « vivre ensemble », qui caractérise notre fraternité, n'a rien à voir avec ces pratiques. Voilà pourquoi nous voterons sans aucune tergiversation cette résolution, au nom de ces valeurs et de ces principes.
Mais nous le ferons aussi les yeux ouverts sans aucune illusion sur les arrières pensées et les manoeuvres des uns et des autres.
Je vais vous parler franchement. Comme vous tous, j'ai reçu des citoyens dans ma permanence vendredi et hier lundi. Or pas un des nombreux électeurs que j'ai reçus ne m'a parlé de ce sujet.