De la même manière, parce que notre République est démocratique et sociale, je veux citer la Cour européenne des droits de l'homme dont on a beaucoup parlé qui, en 2008, a rappelé que le pluralisme et la démocratie impliquent nécessairement de la part des individus des concessions qui se justifient aux fins de la sauvegarde et de la promotion des idéaux et valeurs de notre société démocratique. Ainsi qu'elle l'a souligné, là est le coeur de notre ordre public, un ordre public qui, comme l'a précisé le Conseil d'État, est non matériel : sécurité, tranquillité, salubrité et, bien sûr, les valeurs du vivre ensemble. C'est aussi à cela que nous pensons.
Voilà pourquoi nous ne pouvons laisser des pratiques radicales bafouer les fondements de notre démocratie. Voilà pourquoi nous ne pouvons laisser ces pratiques extrémistes saper les principes essentiels de notre société. Voilà pourquoi nous ne pouvons laisser le voile intégral couvrir le visage de notre République.
C'est à nous, députés, représentants de la nation, que revient la mission d'en être les messagers. Ce message porte l'espoir qu'il dépassera nos frontières, que les pays d'Europe confrontés aux mêmes pratiques l'entendront, l'espoir que les femmes qui, à travers le monde, se battent pour faire reconnaître et respecter leurs droits le recevront et s'en réclameront.
Ne les décevons pas, ne permettons pas que la France, que la République les déçoive, parce que c'est notre idée de la France, une France ouverte au monde, une France courageuse et une France rassemblée. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)