Sans sourire ni visage, quel sens pouvons-nous encore donner au mot de fraternité ?
Sous couvert de liberté de manifester ses opinions, ses croyances, sous couvert de relativisme culturel, ces pratiques sont contraires à nos valeurs et à notre modèle de société.
Peu importe le nombre de femmes concernées : aucune hier, peut-être 2 000 aujourd'hui ; mais devons-nous attendre qu'elles soient 20 000, 60 000 voire 100 000 pour réagir ? (« Non ! Non ! » sur les bancs du groupe UMP.) Non, bien évidemment ! Notre détermination n'est pas une affaire de statistiques, mais une question de principe. C'est l'unique mais impérieuse raison pour laquelle nous sommes solennellement réunis aujourd'hui.
Bien sûr, et je l'ai dit, une résolution n'y suffira pas. La résolution sert à expliquer, mais, passé le temps de l'explication politique, il sera temps de voter une loi pour déterminer les moyens par lesquels ces pratiques doivent cesser et être sanctionnées. De ce point de vue, il nous faudra prendre au préalable le temps nécessaire de la médiation sur le terrain, de l'explication et du dialogue, une période de six mois à compter de la promulgation de la loi pour construire ou reconstruire l'adhésion sans partage à nos valeurs, une adhésion qui, à tort et sans bruit, a faibli, le plus souvent par ignorance ou incompréhension, parfois par provocation et, il faut bien le dire aussi, par défaut de vigilance des républicains que nous sommes, toutes sensibilités confondues.
Notre responsabilité d'élus et de représentants est d'affirmer que l'exercice de la liberté d'expression, d'opinion ou de croyance ne peut être revendiqué par quiconque pour s'affranchir des règles communes au mépris des valeurs et des devoirs qui fondent notre société.
Il est tout à fait normal que chaque citoyen français puisse, s'il le souhaite, appartenir à une communauté philosophique, politique, religieuse...