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Intervention de Régis Juanico

Réunion du 11 mai 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Sommet social

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Monsieur le Premier ministre, vous allez bientôt envoyer les lettres de cadrage budgétaire à vos ministres. (« C'est fait ! » sur les bancs du groupe UMP.) Je veux vous rappeler que, le 21 mars dernier, ce sont les Français qui vous ont envoyé leur lettre de cadrage électoral ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Les Français vous ont recadré en vous infligeant un désaveu cinglant !

Depuis le début, votre gouvernement sous-estime les effets de la crise sur la vie quotidienne des Français. En matière d'emploi, vous avez agi avec retard et parcimonie, alors que la situation exigeait des politiques vigoureuses et volontaristes.

Le chômage, c'est aujourd'hui 4,3 millions demandeurs d'emplois toutes catégories confondues, madame Lagarde. Le chômage de longue durée explose, avec une augmentation de plus de 30 % en un an. Par votre faute, Pôle emploi, dont les effectifs sont insuffisants, a le plus grand mal à faire face à ses obligations de service public.

Hier, lors du sommet social qui s'est tenu à l'Élysée, vous avez annoncé l'abandon des rares mesures de soutien au pouvoir d'achat des ménages. Ainsi, la prime de 150 euros versée à 3 millions de familles modestes, ainsi que d'autres mesures fiscales, représentant près de 2,6 milliards d'euros, ne seront pas reconduites. Vous justifiez cette décision par une hypothétique « sortie de crise », mais de quelle sortie de crise parlez-vous ? On recense aujourd'hui 3 000 plans sociaux au plan national. Rien que dans le département de la Loire, cela représente 3 500 licenciements économiques. Les plans sociaux annoncés depuis l'automne 2009 par des groupes comme Siemens, Mavilor, Akers ou Sullair, vont conduire des centaines de salariés au chômage cette année et l'an prochain.

Avec vos décisions à contretemps, votre politique dure avec les faibles, douce avec les forts, vous allez ajouter la crise à la crise, vous allez aggraver la précarité et la pauvreté. Ma question est simple : quand allez-vous enfin remettre en cause le paquet fiscal de la loi TEPA et ses privilèges fiscaux pour les ménages les plus riches ? Quand allez-vous mettre fin au dispositif de majoration des heures supplémentaires, qui coûte 4 milliards d'euros chaque année et empêche de nouvelles embauches ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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