Monsieur le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en 2007, Nicolas Sarkozy proclamait que le Grenelle de l'environnement serait « le New Deal et l'acte fondateur de l'écologie en France ». En 2010, au salon de l'agriculture, il déclarait, à propos de l'environnement : « ça commence à bien faire ». En moins de trois ans, le monde d'après que vous nous promettiez est devenu le monde d'après la déroute de l'UMP aux élections régionales. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Et la première victime aura été l'environnement et le Grenelle 2.
Monsieur le ministre d'État, à l'inverse de ce que nous avions fait pour le Grenelle 1, nous ne pourrons pas voter le projet de loi du Grenelle 2, dont les objectifs sont d'ailleurs à peine partagés dans les rangs mêmes de l'UMP. En effet, non seulement le débat a été escamoté pour mes collègues François Brottes, Jean-Paul Chanteguet et Philippe Tourtelier, mais les reculs se sont additionnés, notamment sur les pesticides, le social a été oublié et, surtout, le financement carbonisé. Gilles Carrez, rapporteur général du budget, n'a-t-il pas tenu ces propos sur le Grenelle : « tout ce qui coûte est infinançable. Le Grenelle 2, on le flinguera lors des décrets d'application » ?
Monsieur le ministre d'État, ma question est simple : entre l'étranglement financier des collectivités locales et l'austérité décrétée d'un État impécunieux, le Grenelle de l'environnement n'est-il pas en train de devenir le Grenelle du renoncement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)