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Intervention de Hervé Féron

Réunion du 11 mai 2010 à 9h30
Questions orales sans débat — Effets de la rgpp sur l'avenir des scènes nationales conventionnées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Féron :

Je souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la culture sur la situation des scènes nationales conventionnées.

Le monde de la culture et de la création est très inquiet de la mise en place de la révision générale des politiques publiques dans le monde de l'art et de la culture, alors que les résultats des scènes nationales sont excellents en termes de création, de diffusion, de formation et d'émergence.

Les nouveaux critères retenus pour le renouvellement des conventions ne doivent pas être le prétexte à la fermeture des petites structures, essentielles en tant que service public d'action culturelle, lequel est déjà malmené par la baisse des moyens accordés par les services déconcentrés et l'étouffement par l'État des collectivités territoriales.

La recherche à tout prix d'économies, qui seront bien faibles eu égard à la dette, risque de mettre à mal le tissu culturel de nos territoires. Dans ma circonscription, le centre culturel André Malraux, mais aussi deux autres scènes nationales labellisées de Lorraine, sont extrêmement inquiétés par ces nouveaux critères, qui pourraient, s'ils étaient appliqués tels que cela est annoncé dans les coulisses ministérielles, menacer ce réseau régional et compromettre leur activité. La Lorraine, dixième région de France, n'est que la dix-neuvième quant à la part versée par habitant par l'État en matière de culture, et les négociations entre la DRAC et l'administration centrale du ministère pour améliorer ce triste score n'avancent pas.

Les conséquences seront désastreuses tant pour la création que pour les territoires, mais aussi pour l'emploi local, ces structures étant des socles d'emploi, notamment locaux, non délocalisables, qui concourent à leur forte utilité sociale ancrée sur leur territoire, au-delà du rayonnement et de l'ouverture culturels apportés.

Ce qui est également difficile à comprendre pour ces structures est le manque total de concertation entre elles et le ministère de la culture.

Je demande au ministre de s'engager au maintien des trois scènes nationales lorraines et de l'ensemble des scènes nationales françaises, avec les moyens nécessaires à leurs activités, en renouvelant les conventions dans la concertation. Il y a là un véritable enjeu de société.

Je souhaiterais, pour étayer mon propos, citer Marcel Maréchal : « Je suis de plus en plus attaché à la parole des poètes, en ces temps d'image choc et de suivisme chic où l'on jette la littérature à la poubelle et où l'on place sur le même plan celui qui met sa peau sur la table, comme dit Céline, et le truqueur mondain. La représentation doit jouer de toutes les formes, mais seule, à mon sens, la parole du poète a assez de force et de subtilité pour, au théâtre, recréer le monde par l'imaginaire, déjouer les pièges de l'esthétisme, donner un sens à la confusion, dénoncer les oppressions et dire l'espoir au-delà du désespoir à la Cité rassemblée. Ainsi finit mon catéchisme, comme disait Falstaff. »

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